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la girouette
30 septembre 2004

Nan Goldin 55

En feuilletant le petit livre des éditions Phaidon, j'ai repensé à la petite maison d'Alvaro Siza au bord de l'océan (The Boa Nova Tea House), que nous avions visitée lors de notre voyage au Portugal. La vue était si belle depuis les baies vitrées en bois, l'intérieur si somptueux, que nous avions pris un nombre incalculable de photos avec ton appareil numérique 4 millions de pixels, offert pour tes trente ans.
C'était Chopin dans ma chaîne hi-fi, et j'ai soudain pensé que tout ça aussi c'était foutu. Toi m'expliquant l'histoire de cette maison, moi tenant le pan de ma jupe porte-feuille -achetée à Porto dans le petit magasin à côté du vendeur de cierges- que le vent marin ne cessait d'ouvrir, nous, raisonnables en ne commandant qu'une boisson au bar parce que regardant nos dépenses, mais tendres et émerveillés.
Puis est arrivé cet autoportrait horrible de Nan Goldin, celui qui la montre après qu'elle a été battue par son ex petit-ami, Brian. Et en lisant le commentaire, j'ai soudain réalisé que ce blog était bien plus qu'un défouloir ou un simple réceptacle pour le trop plein. Ce blog, c'est mon propre autoportrait après la crise, après l'électro-choc.
C'est moi avec mes plaies qui mettent tant de temps à se soigner.
Ce blog, qui me semblait n'être jusqu'à présent qu'une complainte sans fin, a dorénavant une utilité.
C'est un avertissement pour ne pas retomber dans le même piège et pour ne pas teinter les souvenirs de nostalgie. Il indique la fin d'un beau rêve et le début d'une période de métamorphose radicale.

Je ferais bien de ne pas oublier tout le mal que cette rupture m'a fait. Toutes les égratignures et échymoses que tu as infligées à mon âme, et que j'aurais tendance à dissimuler parfois sous des cataplasmes de quelques rares moments de bonheur sincère; il me faut au contraire les regarder bien en face pour m'en imprégner profondément. Le souvenir de la douleur est certainement le meilleur remède pour me guérir de toi.
Le souvenir -me souvenir de la douleur.

Nan one month after being battered, New York City, USA, 1984.

This photograph shows the aftermath of Goldin's stormy relationship with Brian and is
one of her most unsparing self-portraits. She has always seen it as a kind of warning
against falling into the same trap again or against colouring memories with nostalgia.
The injuries she received almost cost her the sight in her left eye. In terms of The
Ballads symbolism, it marks the end of a beautiful dream and the beginning of a period
of complete transformation.

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