La dent d'or (mais pas de Fontenelle)
Il y a quelque chose qui me gêne, et c'est chaque fois que je parle à quelqu'un ou que je tente de mâcher la fourchetée que je viens d'enfourner. Ça fait bien trois ou quatre minutes en fait...
Je me détourne, fouille ma bouche des doigts et finis par en extraire la cause du tracas. J'observe minutieusement cet objet étrange qui, comme je le constate, médusée, ne ressemble à rien. De plus il est d'une taille assez importante considérant la petite gêne qu'il a occasionnée.
C'est assez difficile d'observer cette chose de si près sans être repérée par mes convives qui continuent leur conversation autour de la table, pourtant, personne ne m'importune. Je finis par distinguer un bout de dent. Ah non, mais c'est une dent en fait, une molaire même, qui a explosé et s'est re-solidarisée autour de... de quoi? On dirait un gros chewing-gum rose. Mais... si c'était dans ma bouche, c'est une de mes dents alors! C'était donc ça, ce truc agréable sur lequel je passais ma langue sans cesse toute à l'heure. C'était ma gencive nue.
Il me manque une dent et si on y pense c'est absolument hideux. Mais personne ne le voit et moi, je m'en régale.