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la girouette
23 février 2004

Cry me a river

Depuis des semaines vous vous appliquez à dissimuler à votre famille que voilà, inéxorablement, vous ressombrez. Vous choisissez les moments où vous appelez afin de paraître sereine ou enjouée, enfin, n'importe quoi tant que c'est positif ou neutre. N'importe quoi qui leur fasse oublier leur inquiétude face à tous vos kilos perdus, votre popotin légendairement rebondi à présent quasi-inexistant. Les veines saillantes sous la peau de vos mains. La paleur de votre visage émacié. Son air inquiet.
Et un coup de fil passé au mauvais moment gomme tout.
Il y a une heure vous aviez la force de vous enquerrir de votre tante seule à la maison, des avancées des négociations à la banque, du célibat provisoire de la petite. Mais il y a une heure on vous a dit qu'on vous rappellerait.
Et on a rappelé.
Ca n'était plus le moment.

(...)
- Alors cette reprise?
- Pas fabuleuse. 15 jours passés à faire des cartons, trier, ranger, gérer le déménagement. 15 jours de merde. Vivement que ce soit terminé. Mais bon, tout le monde passe par là, pas vrai?
Et toi, comment tu vas?
- Ca va. Mais tu en es où? Tu as fini?
- Non, pas vraiment. Il me reste des conneries à emballer. Le plus chiant. Mais ça ira. Et tonton, content de ses vacances?
- Oui, ravi. Tu dois être contente de déménager non?
- ...
- Hein?
- ...
- Ca ne t'est toujours pas passé, hein?...

Pas facile de placer ne serait-ce qu'une syllabe quand les sanglots montent. Pas facile de parler quand on sait que l'autre comprend au bout du fil que vous fondez en larmes. Pas facile de ne pas raccrocher au nez de ceux que vous essayez de préserver.

Le bonheur, c'est simple comme un coup de fil - il paraît.

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