A trip to London - Episode 3
DAY 7
Je crois que pour moi, visiter un musée, c'est un peu comme boire à une source de jouvence. J'en ressors toujours avec l'impression que l'immortalité des oeuvres précieusement conservées que je viens d'admirer a pénétré mon âme par je ne sais quel rayonnement mystérieux, et qu'elle m'habite un peu... un tout petit peu, mais quelle énergie! Lorsque je renoue avec le monde extérieur (les autres, la ville, la vie), j'ouvre les yeux plus grand, les oreilles plus grand, mon coeur plus grand.
Cela dit, on ne devrait jamais visiter un musée pour la première fois sans guide - je tâcherai de m'en souvenir à l'avenir (c'est marrant comme ces deux mots chronologiquement antithétiques riment parfaitement, non?- fin de l'encart). D'abord ils connaissent les lieux par coeur et vous trimballent de salle en salle comme si ils vous menaient de la cuisine au salon. Ensuite tant d'érudition au service de votre petite personne innocente et naïve, ça vous donne l'impression de comprendre le monde et de vous fondre soudain dans ces éléments de beauté intemporelle. Et puis, pour le linguiste, c'est un vrai bonheur: recherche de l'expression, des mots et de leur association la plus juste pour exprimer et dépeindre les nuances de l'oeuvre... merci à Rebecca d'avoir rendue cette visite si vivante.
The National Gallery, visite guidée gratuite
Lieu de rdv: point information de l'aile Sainsbury (niveau 0)
Heure de rdv: 14h30
Durée de la visite: 1h
Puis prendre son goûter à la cafétéria le long des marches, et orienter la visite.
DAY 8
Souffrante dans la nuit. Poussées de fièvre et rêves étanges. Le réveil est difficile, la surface de ma peau est douloureuse ainsi que le fond de mes yeux. Grippe ou paludisme? Je refuse de m'y laisser prendre et pars pour une dernière virée dans Londres, seule.
DAY 9
Cette nuit fut pire que la précédente. Je n'ai quasiment pas fermé l'oeil, ou alors pour sombrer dans le délire. Les crises de chaud et de froid n'alternent pas assez rapidement pour que je sois atteinte de paludisme, ce qui est donc une demi-bonne nouvelle. S. a la délicatesse de m'accompagner à l'arrêt de bus malgré l'heure matinale et le froid glacial.
Dans l'avion je passerai mon temps à somnoler et à me couvrir puis me découvrir. Mais la grippe ne m'aura pas empêchée de profiter de mes derniers instants à Londres.
Je ne sais pourquoi je suis tant attachée à ce pays. Si je croyais en la réincarnation, je trouverais une explication à ce sentiment de familiarité avec la langue, les coutumes, traditions, lubies et autres bizarreries britanniques, et ce besoin chronique de retourner m'y immerger et m'en imprégner.
Mais je ne crois pas en la réincarnation.