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la girouette
26 janvier 2006

Spleen

J'ai laissé la télé tourner en fond et la lumière vive du plafonnier allumée. Il y a une valise que je ne me résouds pas à faire et des petits détails qui ne m'agacent même pas. J'ai passé tout le jour à couper l'herbe sous le pied de mes espoirs et à déchirer les pages de mes scénarios imaginaires avant même d'en avoir écrit le préambule.
Ce soir, je suis triste.

J'ai vu ce sujet au journal de vingt heures, qui m'a donné l'impression que personne ne nous entend et j'ai soudain eu l'envie de fondre en larmes. Le boulot est difficile en ce moment. Je voudrais partir ailleurs, mais ça ne résoudrait pas le problème. Tourner le dos à cette misère et à ces enfants durs mais si touchants. Personne n'est irremplaçable, mais je n'apporterais plus ma pierre à l'édifice.

Je prends un train demain et j'espère le voir. Lui ce n'est pas l'Agrume, qui sera bien présent mais que j'ai remisé au placard (et peut-être m'y a-t-il contrainte). Peu importe. Je me donne l'impression de courir de potentiel en potentiel, de fantasme en fantasme. De lubie en lubie. Je me méfie de moi et pourtant, au fond, je ne pense pas vraiment être comme ça. Je crois au possible. J'y crois profondément. Je crois au possible mais la petite voix me dit que ce n'est pas pour moi, que tout sera toujours complexe et laborieux. Que je suis de ceux dont le front est couvert de sueur lorsqu'enfin ils dépassent l'obstacle. De ceux qui doivent se délester de tout le superflu agréable pour que le radeau continue de flotter.

Lui, il date d'avant l'Agrume. Il ne m'a pas vue en juin, moi si. Je ne l'ai pas vu en septembre, lui si. Le recroiser en décembre m'a chavirée, incapable que j'ai été de lui décrocher un regard. Mais je me méfie de moi. Lui sourire seulement lorsque ses yeux se sont posés sur moi (quelques fois) m'aurait tant coûté, mais j'aurais adoré.
Je voudrais croire encore au possible pour m'en foutre et surmonter toutes mes craintes, comme j'y arrive si souvent; et évoluer, bouger, converser, rire avec l'effervescence légère que tant de gens me connaissent et croient naturelle au point qu'elle m'attire de la compagnie. Si ils savaient ce qu'elle me coûte parfois. Les initiés savent.
Ma bonne étoile a filé.
Je voudrais y croire, mais ce soir je suis triste.

Il doit neiger demain. Le train restera peut-être à quai.

Nous n'avons échangé que deux phrases.

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Commentaires
Y
Courage la Girouette.<br /> Un jour il se remet à faire beau.
R
"je me souviens, je me rappelle<br /> une croix trop lourde pour moi<br /> un bois qui pèse et qui m'écartèle<br /> pourtant comme j'aimais cette croix"
la girouette
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