Voir Atala au tombeau et pleurer
Chaque fois c'est pareil. Je souris au cadre imposant et familier qui s'offre à moi au détour d'une salle, je m'assieds doucement sur le banc, sans le quitter des yeux, et soudain je suis démunie. Une émotion qui m'irradie de l'intérieur. Trois pauvres âmes. Leur expression me captive.
Lui, d'abord, figé dans sa douleur; l'amoureux inconsolable s'accrochant désespérément à ses jambes, l'étreignant avec douceur et fermeté à la fois, ne se résolvant pas à la laisser partir.
Le père, grave et digne, contenant son accablement alors qu'il dépose dans la tombe qu'il vient de creuser son enfant sans vie.
Et elle, l'air apaisé, belle pour seulement quelques heures encore, baignant dans une lumière blanche qui ne la réchauffera plus jamais.
Chaque fois c'est pareil. Je pleure.
J'AI PASSÉ COMME LA FLEUR
J'AI SÉCHÉ COMME L'HERBE DES CHAMPS
Les Funérailles d'Atala, Anne-Louis Girodet-Trioson
Exposition Girodet au Louvre, jusqu'au 02 Janvier 2006