Septembre
J'ai une faculté incroyable d'adaptation aux changements. Un mal devient toujours un bien, chaque épreuve s'avèrent être une pierre à mon édifice, je retourne toute situation à mon avantage.
Un jour de novembre deux mille trois, la mécanique s'est enrayée. La chute semblait interminable, j'ai bien cru que je n'en verrais jamais la fin. Eloge de la lenteur?... Je la laisse à son auteur. Je ne lirai jamais ce bouquin, quelqu'en soit le thème.
Il y a huit jours, j'ai fait ce qu'un quidam qualifierait de n'importe quoi. Je me suis méchament soulée, j'ai un trou d'environ cinq heures dans mon emploi du temps, je ne sais plus où je suis allée, qui j'ai vu, ce que j'ai dit ni ce que j'ai fait. Ou plutôt, je ne savais plus. L'enquète révèle que j'ai chanté fort en anglais, donné des cours de musique, dansé comme une folle, bu des kiss-cool à foison, fréquenté trois bars, embrassé langoureusement trois personnes du sexe masculin, brisé le coeur d'un quatrième témoin des faits et d'un cinquième à qui on les a rapportés, et que j'ai fini par m'écrouler. Le tout pour me réveiller dans les bras de mon amant, qui, m'ayant pourtant charitablement(?) ramenée, n'a même pas réussi à profiter de la situation.
Mais moi je sais ce qu'il en est exactement.
J'ai fêté mon célibat.
Célébré. Eprouvé. Intégré.
Ma nouvelle vie commence aujourd'hui.
Je suis libre, et je le sais.
Enfin.